Contrats laitiers: Lactalis fait pression
C’est avec ce slogan que les troupes d’Henri Brichart, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), ont accueilli,la nouvelle mouture du contrat envoyée aux 14 300 producteurs de lait du groupe Lactalis, en France.
« La FNPL, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent tous les producteurs de lait à rejeter massivement ce contrat », martèle le communiqué commun de ces trois organisations, qui appelle Lactalis « à reprendre le chemin de la négociation avec les producteurs ».
Henri Brichart, dans une lettre à Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, expédiée le 10 novembre, lui écrit : « Nous avons besoin d’un signe fort pour que la loi de modernisation agricole se mette enfin en place. Nous attendons avec impatience la publication du décret sur les organisations de producteurs dans le secteur laitier. »
De con côté, la coordination rurale, via Daniel Condat, vient d’écrire à Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, pour lui signaler « que la nouvelle proposition de contrat commercial n’est qu’une version édulcorée de la proposition de mars ».
Les producteurs Lactalis sont tétanisés face à cet ultimatum. Ils ne reçoivent pas encore leurs notifications d’allocations provisoires. Le président de l’Office du lait, dans son allocution Internet d’invitation à l’assemblée générale de l’Office le 22 novembre à Avranches, développe une analyse :
« Le contrat Lactalis ou Bel est en panne, insiste Paul de Montvalon. La contractualisation verticale, voulue par la FNPL, ne peut pas marcher. Les entreprises privées et les coopératives ne sont pas logées à la même enseigne. Ces dernières n’ont eu qu’à adapter leur règlement intérieur. Pas de négociation de prix possible, ni gestion des volumes, avec incitations à produire davantage dans la mécanique du double quota ».
La discussion actuelle du « Mini Paquet Lait » à Bruxelles et à Strasbourg, au Parlement européen, ajoute à la confusion. De son aboutissement dépendra la physionomie finale de la contractualisation à la française.
[via] François Lemarchand, ouest-france.fr