Ce jeudi, l’association Réseau Entreprendre fête ses 25 ans. Ses patrons bénévoles ont accompagné 5 000 créateurs et repreneurs d’entreprises et donné du travail à des milliers de gens.
Réseau Entreprendre a été créé par André Mulliez en 1986, à Roubaix. PDG du groupe Phildar, il doit licencier 600 tricoteuses. Eurêka ! « Pour créer des emplois, créons des employeurs. » En vingt-cinq ans, l’idée a fait des émules dans toute la France. Comme en Vendée où les 168 patrons du Réseau sont invités, ce jeudi, à souffler les vingt-cinq bougies de l’association nationale… Et les cinq de leur association départementale.
Eddy Daunas et Philippe Breillac, directeur général et président de Tecauma, font partie des entrepreneurs accompagnés. Avant d’endosser le costume de patron, ils étaient responsables financier et directeur technique de cette entreprise de fabrication de lignes automatiques pour la menuiserie, la construction et l’agroalimentaire. « L’entreprise était en redressement judiciaire, raconte Eddy. Avec Philippe et quatre actionnaires, nous avons présenté un projet de reprise au tribunal de commerce. »
Unanimité du jury
Avec un effectif réduit de 104 à 44 salariés, un chiffre d’affaires revu à la baisse, mais avec un bon outil de travail et un potentiel de développement, Tecauma prend un nouveau départ en mars 2010. « Depuis, nous avons réalisé + 30 % de résultats par rapport aux objectifs. Nous passerons bientôt de 44 à 50 salariés. »
Tout n’a pas été simple. Eddy et Philippe n’avaient jamais dirigé une entreprise. Pour mettre toutes les chances de leur côté, ils ont fait appel au Réseau Entreprendre. « N’entre pas dans le réseau qui veut, explique Olivier Billion, directeur du Réseau Entreprendre Vendée. Le processus de validation est strict. Le projet doit répondre à des critères précis : création de cinq emplois minimum dans les trois ans, 15 000 € d’apport personnel. »
L’entrepreneur doit aussi convaincre des chargés d’études qui « professionnalisent le projet ». Phase ultime : un comité d’engagement de dix chefs d’entreprises doit valider le dossier à l’unanimité du jury.
À l’issue de ce parcours du combattant, les lauréats peuvent compter sur un prêt d’honneur de 15 000 € à 50 000 €. Sans intérêts ni caution. Ils bénéficient des conseils d’un chef d’entreprise pendant deux ans. Leur prêt remboursé, ils deviennent logiquement adhérents. Pour faire perdurer l’esprit d’André Mulliez.
[via] Jean-Jacques Rebours, ouest-france.fr