Ces augmentations annuelles entraînent les bas salaires à la hausse…
Le Smic pourrait augmenter d’environ 2% cet été, une hausse rendue obligatoire par le niveau élevé de l’inflation. Qui pourrait en bénéficier?
Hausses directes pour moins de 10% des salariés
Moins de 10% des salariés touchent le Smic – soit exactement 1.365 euros brut par mois pour un temps complet- et devraient bénéficier directement de la hausse de 2%. Mais toute hausse du Smic a aussi des conséquences sur les salaires légèrement supérieurs, comme le montre une étude publiée par l’Insee ce mercredi. Le nombre de bénéficiaires indirects est donc très élevé: près d’un salarié sur deux perçoit une rémunération située entre une et 1,5 fois ce salaire minimum.
Dans son étude, l’Insee montre ainsi que sur la période 2000-2008, la revalorisation légale du smic s’est diffusée rapidement aux salaires légèrement supérieurs au minimum légal. Sur cette période, chaque hausse annuelle du salaire mensuel de base a entraîné en moyenne une augmentation de 1,4% pour les salariés payés entre 1,0 et 1,1 fois le smic, de 0,9% pour la tranche de 1,1 à 1,2 smic et de 0,7% pour les salaires allant de 1,2 à 1,3 smic. Et ce alors même que le smic n’a été relevé qu’au minimum légal depuis 2006 (le niveau de l’inflation, soit entre 0,3 et 1,5% sur la période concerné), sans aucun coup de pouce depuis cinq ans.
Secteur de la propreté
Cette diffusion du Smic aux salaires supérieurs est d’autant plus forte que le poids des postes rémunérés au voisinage du Smic est important, note l’étude. C’est par exemple le cas dans le secteur de la propreté, où 38% des salariés perçoivent entre un et 1,1 smic. En revanche, l’ampleur de cet effet d’entraînement est quasi nul au-delà de deux fois le smic.
L’Insee nuance toutefois l’effet dans le temps de cette «contagion». En effet, « on constate une moindre progression des salaires mensuels du bas de la hiérarchie » dans les mois qui suivent la répercussion de la hausse du smic. Les salariés qui voient leur salaire grimper en même temps que le smic ont moins de chance d’être augmenté dans les mois qui suivent. « À l’horizon d’un an, l’effet du smic perdure sur les salaires initialement les plus proches du Smic à hauteur de 0,16 point » seulement, calcule l’institut.
[via] Thibaut Schepman, 20minutes.fr