France -Une récolte de pommes abondante mais moins sucrée
Le groupe Agrial presse 200 000 tonnes de pommes à cidre cette année, contre 140 000 tonnes l’an dernier. Il contrôle désormais l’essentiel du marché du cidre en France.
Chargées de fruits, les branches ploient. Craquent parfois. 2011 restera dans les annales comme une grande année pour les producteurs de pommes à cidre. En 2010, en effet, Agrial avait pressé 140 000 tonnes de pommes, contre une moyenne annuelle de 170 000 tonnes.
L’an dernier, des conditions climatiques particulièrement défavorables à la fructification printanière avaient fait chuter la production. Des chiffres en demi-teinte contrebalancés par une récolte d’excellente qualité avec des pommes regorgeant de sucre.
Deux cidreries à reprendre
Changement de décor en 2011. La campagne va avoisiner les 200 000 tonnes. « Les producteurs vont profiter de volumes payés supplémentaires », selon Franck Malinowski. Responsable de la filière au sein d’Agrial, il doit relever un double défi : transformer une récolte abondante mais moins sucrée et faire face à l’engorgement de ses unités de transformation.
« Nous avons commencé à presser les pommes début septembre dans toutes nos installations. La campagne se poursuivra jusqu’en décembre. Nous nous sommes engagés à presser toutes les pommes de nos adhérents en contrats. Nous leur avons donc demandé d’étaler leurs livraisons ».
Un secteur où la coopérative Agrial est désormais l’acteur principal. En Normandie et en Bretagne, Agrial gère près de 90 % du potentiel cidricole. « Nous sommes une filière liliputienne dans l’univers des boissons », relativise Franck Malinowski.
Les autorités de la concurrence ne l’entendent pas de cette oreille. Elles viennent d’obliger Agrial à se séparer des cidreries d’Elle-et-Vire, à Condé-sur-Vire (Manche) et Dujardin, à Cahagnes (Calvados), qu’elles avaient reprises il y a quelques mois. « En deux ans nous les avions remises sur les rails. Les salariés étaient rassurés. les voilà à nouveau déstabilisés. Qui voudra reprendre ces deux entreprises ? Je ne sais pas ».
Offensives commerciales
Car le marché du cidre reste modeste. Agrial doit innover pour le sortir de sa confidentialité. « Nous avons recruté un nouveau directeur commercial. Nos marques Écusson, et Loïc Raison déclinent de nouvelles identités régionales bien ancrées ».
Offensive également dans les jus de pommes où Agrial, premier opérateur français affronte l’univers spéculatif des vracs et des concentrés : « Le cours des jus de pommes de table a grimpé à toute allure, l’an dernier. Les cours restent élevés, même si du fait de l’abondance de la récolte, nous pourrons faire face plus facilement avec la part de la production de nos adhérents qui ne sera pas introduite dans la filière cidricole ».
[via] François Lemarchand, ouest-france.fr