Etats-Unis : Pendant que l’ouragan Irene passe, nuit d’angoisse dans un refuge du New Jersey
RECIT – Les habitants inquiets des dégâts d’Irene…
Dans un gymnase de New Brunswick, deux cents lits de camp ont été installés pour des habitants de la côte Est américaine évacués en raison de l’ouragan.
« C’est bien ici. Mais ce qui nous attend en rentrant, c’est la grande inquiétude », soupire un homme. Epaules basses, la tête penchée vers l’avant, Jimmy Farrell, 50 ans, semble écrasé de fatigue. « Cela a été une longue journée », raconte-t-il. « J’ai été évacué d’Atlantic City, j’ai une maison là-bas. On nous a demandés de nous lever à six heures vendredi matin. Depuis, on a passé notre temps dans le bus. La nuit dernière, on a pas dormi ». Trimbalé de refuge en refuge, il a fini par arriver dans ce gymnase, propriété de l’université de Rutgers, à New Brunswick, dans le New Jersey, à plus de 150 km au nord de sa maison.
Des hommes de la Garde nationale américaine et la police locale assurent la sécurité, la Croix Rouge américaine s’occupe de l’organisation.
Risque d’inondation
Dans la grande salle de sport, quelque deux cents lits de camps ont été installés. Les réfugiés attendront ici, pendant que l’ouragan Irène se déchaîne sur le littoral américain.
Une jeune femme dort, à demi-couverte par un plaid qu’elle a emportée avec elle. Un peu plus loin, une fillette fait de grands clins d’oeil à qui veut bien lui adresser un sourire.
Le confort est spartiate, mais l’endroit ne manque pas de raffinement: les murs de l’entrée du gymnase sont couverts de boiseries sculptées arborant les trophées gagnés par les sportifs de l’université.
« Ces personnes ont été évacuées d’Atlantic City en raison de l’ouragan, parce qu’ici, le risque d’inondation est moindre », explique Rebecca Smith-Casey, de la Croix Rouge américaine.
Réserves de nourriture
« Ici, ils sont en sécurité, jusqu’à ce que la tempête passe. Après ils pourront rentrer chez eux, peut-être pas demain, mais lundi ou mardi », en fonction des aléas de la météo.
« Nous leur fournissons des repas, et une assistance médicale d’urgence si nécessaire », ajoute-t-elle.
Ce soir, les deux cents personnes du gymnase ont mangé chaud, de la pizza. « Pour demain matin, on a prévu des repas à base de pain, des bagels, qu’on n’a pas besoin de cuire », pour parer à une éventuelle coupure de courant, indique Joan Smith, une autre membre de la Croix Rouge.
Leur sécurité garantie pour au moins quelques jours, les évacués songent avec angoisse au retour. A leurs maisons qui ont essuyé des rafales de vent à plus de 120 km/h, si elles n’ont pas été inondées par les pluies torrentielles qui s’abattent sur la côte.
« J’habite à quatre ou cinq pâtés de maison de la mer. On ne sait pas à quoi ça va ressembler quand on rentrera à Ocean City, après la tempête et la montée du niveau de la mer », dit Michael Walters, 53 ans, accompagné de sa femme et leur deux filles. « Et si on rentre, on est même pas sûr qu’il y ait du courant ».
[via] © 2011 AFP, 20minutes.fr