Avignon, tête de pont de l’éco-innovation alimentaire
Trophélia fait des petits, avec un chèque de 3 millions d’euros de la Commission européenne à l’appui
La Commission européenne s’intéresse à Trophélia, ce challenge, né à Avignon, qui mobilise chaque année des étudiants, des universitaires, des labos de recherche et des entreprises. À partir d’un constat simple: pourquoi ne pas appuyer cette initiative pour orienter la filière agroalimentaire en Europe vers l’éco-innovation ?
« Il faut savoir que l’impact de cette filière agroalimentaire sur l’environnement est très fort, souligne Dominique Ladevéze, directeur de l’enseignement supérieur à la CCI. Les intrants, les produits qu’on fait venir de l’autre bout du monde, la transformation alimentaire qui consomme énormément de fluides (d’eau particulièrement), les déchets (50% pour les seules salades minute), sans oublier les emballages et les suremballages: l’impact environnemental est énorme. »
À tel point que la direction générale « Entreprise et industrie » de la Commission européenne s’en est émue: « La tendance lourde, à Bruxelles, c’est de taxer les producteurs de déchets, quels qu’ils soient. On s’oriente donc vers une fiscalisation des déchets sur le principe du pollueur-payeur. Toutes les filières industrielles à fort impact environnemental vont donc être taxées et risquent de perdre en compétitivité ».
EcoTroFood, programme leader
Pour la Commission européenne, il s’agit aussi d’accélérer la mise à niveau des nouveaux pays de l’UE qui ont parfois un certain retard technologique. « Travailler en synergie peut favoriser l’appropriation des nouvelles tendances, ajoute Dominique Ladevéze, pas peu fier d’avoir décroché l’appel d’offre de la Commission européenne. Nous avons déposé un dossier en partenariat avec les fédérations italienne, espagnole et belge (80% de l’agroalimentaire européen) plus quelques organismes de recherche, soit neuf partenaires au total. » Qui participent donc au programme EcoTroFood 2011- 2013 qui a pour but de promouvoir et développer la créativité au sein des PME et de leur faciliter l’accès à l’éco-innovation.
Ce programme global (4,6M€ dont 3 apportés par l’UE) doit permettre de sensibiliser les étudiants à l’éco-innovation au travers de concours nationaux et européens dans la continuité de Trophélia (34 challenges nationaux à organiser sur les 3 ans à venir +trois challenges européens). Son objectif est aussi de rapprocher le monde de la recherche et celui de l’entreprise par la création de nouveaux outils et la mise en place d’un certificat de qualité spécifique, l’Écolabel. « La tension sur les prix alimentaires et la raréfaction de la matière première agricole nous obligent à changer de comportement même dans les entreprises. » Rendez-vous le 30 juin à Avignon pour la remise des prix du premier EcoTrophélia.
[via] Jean Calabrese, laprovence.com