France – La hausse des matières premières agricoles va faire valser les étiquettes
« Dans les prochains mois, les prix de la baguette de pain, des pâtes, de la farine, de l’huile, de tous les produits de première nécessité, de la viande, vont bien entendu augmenter », a déclaré la semaine passée le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire. …
Ces propos sans ambiguïté ont apporté du baume au coeur des industriels de l’agroalimentaire. Mais en donnant ce coup de pouce, le ministre entend aussi que les industriels rémunèrent au « juste prix » les agriculteurs.
Pression accrue
Le « langage de vérité » du ministre intervient alors que distributeurs et fournisseurs, sont en pleines négociations pour définir les nouveaux tarifs annuels.
Toujours tendues, les négociations sont cette année particulièrement âpres : depuis un an, les cours mondiaux des principales matières premières comme le blé sont à la hausse. La pression s’est encore accentuée depuis l’été suite à plusieurs catastrophes climatiques.
La situation ne devrait pas changer dans un avenir proche en raison du développement de la demande mondiale et des interventions de fonds spéculatifs sur les marchés.
Pour les industriels, pas question de réitérer l’expérience de l’an dernier. « En 2009, nous avons baissé nos prix aux distributeurs en moyenne de huit pour cent et eux n’ont baissé que de 0,1 % vis-à-vis du consommateur », souligne Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires.
Les enseignes, elles, se disent prêtes à « passer les hausses inéluctables » mais ne souhaitent pas « s’installer dans une ambiance d’inflation généralisée ». Les industriels voudraient des hausses qui se situent en moyenne entre cinq et huit pour cent. Selon Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du c ommerce et de la distribution, « c’est évidemment trop élevé ». Il reste un mois pour parvenir à des accords.
[via] lavoixdunord.fr