Démarrage partiel des soldes: Les Français sont-ils prêts à dépenser leur argent ?
Les soldes d’hiver débutent cette semaine dans huit départements alors que le recul du textile-habillement pour la quatrième année consécutive a déjà conduit le secteur à multiplier promotions et ventes privées. Le début national des soldes d’hiver est lui fixé au mercredi 11 janvier pour cinq semaines, en magasins comme sur Internet.
Les dates dérogatoires permettent aux commerçants des départements concernés de s’aligner sur le début des soldes dans les pays frontaliers, même si elles sont décriées par plusieurs fédérations qui dénoncent une distorsion de concurrence. Dans l’essentiel des DOM-TOM, les dates diffèrent pour des raisons climatiques, sauf en Martinique.
Dès ce lundi, la Lorraine (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges et Moselle), proche du Luxembourg et de la Belgique, donnera ainsi le coup d’envoi. Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, voisins de l’Espagne, tout comme la Guyane, enchaîneront le 4 janvier, avant la Guadeloupe, le 7 janvier, sauf Saint-Barthélemy et Saint-Martin, qui commenceront le 5 mai.
Dépenses des consommateurs: Stop ou encore ?
« Nos clients seront-ils cigales ou fourmis ? » se demande Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l’habillement. Depuis l’été, les ventes «se sont contractées », sous l’effet conjugué d’une météo estivale trop tardive et «d’un contexte économique plus incertain, amplifié par les annonces multiples anxiogènes ».
Les ménages font des arbitrages eu égard à leurs dépenses contraintes et « il y a beaucoup d’attentisme chez une catégorie de clients qui jusque-là n’étaient pas regardants », souligne-t-il. Tout particulièrement après l’euphorie des fêtes de fin d’année.
En France, 2011 a été l’année la plus chaude depuis le début du 20e siècle selon Météo France. Une douceur peu propice à la vente de vêtements chauds ou bottes. Les ventes de textile-habillement devraient finalement marquer un recul de 2,1%, selon l’Institut français de la mode, qui prévoit un repli de 1,8%, en 2012. Le secteur avait déjà baissé en 2010 (-0,6%), 2009 (-4%) et 2008 (-3%).
Les commerçants ont-ils trop réduit leurs stocks?
« Je pense que les soldes vont être assez pitoyables. Le climat économique fait qu’on n’a pas envie de dépenser », estime Jean-Pierre Mocho, président de la Fédération française de prêt-à-porter féminin.
Pour les consommateurs, les soldes risquent d’apparaître comme une opération de prix barrés supplémentaire. Selon Mocho, les soldes devraient être d’autant plus faibles que les commerçants, prudents, ont moins stocké de marchandises que d’autres années. Jean-Michel Silberstein, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), table lui sur des premiers jours de soldes « d’un bon niveau ». Par opposition aux courses de dernière minute du 24 décembre.
« Les soldes sont traditionnellement un moment où on se décomplexe quand on est consommateur », relève-t-il, estimant, lui, que « les stocks sont élevés ».
« Le consommateur sera au rendez-vous, mais on sent bien qu’il est très frileux en ce moment », indique de son côté Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes de l’habillement (FEH, chaînes). Il s’attend à des soldes normaux. En attendant le démarrage officiel, de nombreuses enseignes pratiquent la semaine précédant les soldes des ventes privées avec remises pour leurs clients fidèles. Certaines s’y sont mises dès cette semaine.
[via] B. de V. (avec AFP), 20minutes.fr