A Paris comme en province, les prix se stabilisent. Bonne nouvelle: les taux de crédit baissent…Les ménages qui parient sur une baisse des prix de l’immobilier avant d’acheter en seront pour leurs frais.
Et pourtant,
il y avait matière à espérer. Jeudi, l’Insee a fait état d’une hausse des prix de seulement 1% pour le deuxième trimestre sur l’ensemble de la France, contre +1,8% sur les trois premiers mois de l’année, avec même une baisse de 0,1% en province. Dans la foulée,la chambre des notaires de Paris signalait même une diminution des prix de 1,2% à Paris entre juin et juillet.
Du jamais vu depuis deux ans.Toutefois, il s’agit pourtant certainement d’une simple accalmie. « Un léger retournement », analyse Sandrine Allonier, responsable des études économiques chez le courtier Meilleurtaux. Mais rien de plus. Le marché n’est pas prêt de s’effondrer. Bien au contraire. Et ce pour plusieurs raisons.
D’abord, cette semaine, le CAC 40 a touché son plus bas niveau depuis deux ans. En cette période de crise sur les marchés financiers, la pierre fait office de valeur refuge par excellence pour les ménages.
Déficit structurel
Ensuite, la France est confrontée à « un déficit structurel de 500.000 logements et chaque année, de nouveaux primo-accédants arrivent sur le marché. Les loyers continuent à grimper, il y a toujours un intérêt à opter pour l’achat d’un bien », souligne Sandrine Allonier. Au cours des dix dernières années, les loyers ont bondi de 24% et même de 32% pour les studios, selon une étude menée par le réseau Century 21.
Taux de crédit à la baisse
Autre indice qui va faire plaisir aux acheteurs, les taux de crédit sont bas. « Après plusieurs mois de hausse puis une stabilité cet été, on observe ce mois-ci –pour la première fois depuis le début de l’année 2011– une baisse des taux dans un certain nombre de banques. Près d’un tiers ont diminué leurs taux de crédit immobilier, quand 60% ont opté pour la stabilité. Le taux moyen sur 20 ans s’établit en légère baisse à 4,25% contre 4,30% en juillet-août », souligne Meilleurtaux. Et ce n’est pas fini. Selon Sandrine Allonier, ils pourraient encore baisser d’ici la fin de l’année.
En effet, l’OAT 10 ans, c’est-à-dire le taux des obligations d’Etat utilisé par les banques pour calculer leur taux de crédit, ne cesse de reculer. « Alors qu’il avait atteint 3,80 % en avril dernier, l’OAT 10 ans est redescendu à 2,70% le 6 septembre, revenant ainsi au même niveau qu’à l’automne dernier, au moment où les taux de crédit atteignaient leur plus bas historique (3,56% en moyenne sur 20 ans) », explique Meilleurtaux. Avec d’aussi bonnes conditions de financement, la demande pour la pierre n’a aucune raison de se tarir.
Le marché se fluidifie
Quant à Paris, cerise sur le gâteau, les étrangers, qui représentent bon an mal an 15% des acheteurs, ont toujours intérêt à y investir. La Capitale reste moins chère que Londres par exemple. De quoi encore soutenir les prix.
Le marché semble donc parti dans une période de rationalisation. « Les acheteurs ne sont plus prêts à acheter des biens de piètre qualité à 10.000€ le mètre carré à Paris (la moyenne est de 8.150 euros)…», analyse Sandrine Allonier. Pour autant, une forte baisse des prix n’est pas d’actualité. En résumé, si vous en avez les moyens, il ne sert à rien d’attendre avant d’investir dans la pierre.
[via] Mathieu Bruckmüller, 20minutes.fr