À Marseille, comme dans les Bouches-du-Rhône, pour les professionnels la baisse du pouvoir d’achat se ressent
Les professionnels du département ne sont pas encore déçus. Mais de toute évidence, ils s’attendaient à une meilleure ouverture de la saison touristique. Tel est le constat dressé, hier, par Bouches-du-Rhône Tourisme, le comité départemental qui assure la promotion de ce territoire et observe les tendances du secteur d’activité.
« Le 14-Juillet, avec ses feux d’artifice et son affluence, a marqué véritablement le début de la saison. Mais force est de constater que la crise est passée par là et que les vacanciers dépensent moins. Il y a un problème de pouvoir d’achat. Les hôtels, notamment les deux étoiles, et surtout la restauration, sont les premiers touchés », résumait d’entrée Daniel Conte, son président.
De plus en plus de réservations tardives
Puis d’ajouter : « Ce département est un peu spécial, atypique. Beaucoup de gens viennent, mais ils vont chez des amis ou des parents qui les hébergent et concurrencent ainsi l’hôtellerie traditionnelle. Il est clair aussi que partir en vacances ailleurs en louant sa maison est quelque chose qui se développe. De même que l’échange. Enfin, les vacanciers vont de plus en plus dans les campings qui sont les grands bénéficiaires, surtout s’ils sont équipés de mobil-home. Or, à la différence du Var et des autres départements, les campings sont moins nombreux ici ».
Bref, alors qu’au niveau national et surtout dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il se dit que 2011 « devrait être un bon cru touristique en raison d’un regain d’affluence attendu en coeur de saison, c’est-à-dire entre le 14 juillet et le 15 août », ici « le sentiment est plus mitigé car ce niveau de saison n’est pas au niveau espéré », insiste Isabelle Brémond. Outre les raisons déjà évoquées par Daniel Conte, la directrice de Bouches du Rhône Tourisme fait aussi mention d’une baisse de quatre points du niveau des réservations de gîtes par rapport à 2010 et insiste sur le nombre croissant des réservations tardives.
Un été 2011 morose ?
« Un comportement qui semble à présent bien ancré ». Or, en réservant en dernière minute, comme en réservant très tôt, les vacanciers traquent l’opportunité. « Sauf que nous n’avons pas de grandes structures d’accueil et que les offres avec de fortes réductions sont peu nombreuses », poursuit la directrice. En plus, « l’hôtellerie est ici plus diffuse, ce qui rend l’offre moins visible, même sur internet ». Dans ces conditions, l’été 2011 risque-t-il d’être morose pour les professionnels des Bouches-du-Rhône ?
En ce début de saison, qui plus est perturbé par les sautes du climat, personne ne veut le croire et nombreux sont ceux qui continuent à miser sur l’atout soleil et les manifestations culturelles. Qui plus est, depuis plusieurs années, l’arrivée des touristes se fait plus progressive. Une tendance qui pourrait se poursuivre. Par ailleurs, la région reste prisée des touristes étrangers, notamment les Allemands, les Belges, les Britanniques, les Suisses, les Espagnols et les Italiens. Reste que le taux d’occupation des gîtes est actuellement évalué à 83% contre 88% l’an passé, une année qui n’avait pas été un grand millésime.
Dans l’hôtellerie, si le haut de gamme et l’économique s’en sortent bien, c’est l’échelon intermédiaire qui est à la peine. « Une situation inédite » qui laisse à penser « que la clientèle habituelle n’a aujourd’hui plus les moyens, ou ne souhaite pas dépenser de cette manière », peut-on lire dans un document de Bouches-du-Rhône Tourisme. La durée des séjours serait aussi réduite. Bref, de là à penser que la tendance de l’été 2011 sera celle de la réduction de la consommation, il n’y a qu’un pas. Qui pourrait déboucher sur une évolution de l’offre vers davantage de qualité et de compétitivité, ainsi qu’une plus grande adaptation à la demande.
[via] Jean-Luc Crozel, laprovence.com