Du bazar chez vous ? Si vous preniez un coach ?
Répondez franchement :
seriez-vous prêt à payer un coach pour vous aider à ranger votre logement ? Alors ?
Pas sûr… « C’est ma plus grosse difficulté. Avouer qu’on a besoin d’aide pour chez soi, c’est encore un tabou », convient Laure Dufourg. À 34 ans, cette Rennaise vient pourtant de s’installer « home organiser ». Traduisez coach en rangement ou conseiller en organisation. Près d’une trentaine de personnes proposent ce nouveau service, en France. Mais il y en aurait plusieurs milliers aux États-Unis.
De prime abord, l’idée surprend, voire amuse. « Dans quelle étagère ? », s’interrogeront les plus incrédules. « J’en ai parlé à une copine. Elle a été catégorique. Plutôt prendre une demi-journée de RTT que de payer un coach », relate Virginie, une Rennaise qui a fait appel à Laure Dufourg.
Et pourtant… L’idée d’un home organiser peut au moins séduire deux catégories de personnes. Tout d’abord, celles pour qui le premier synonyme du verbe ranger est… entasser. On n’imagine pas la quantité de choses qu’on peut entreposer sous un lit ou dans un grenier. Pas vu, pas de tri ! Et l’âge n’arrange souvent rien à ce travers.
Est-on vraiment plus ordonné à 40 qu’à 20 balais ? « Moi, je suis une désorganisée de première. Et je ne suis pas la seule. Le rangement, pour moi, ce n’est pas inné », confesse Virginie, mère de deux enfants et chef d’entreprise. Heureusement, son mari est là pour suppléer… « Franchement, si je peux faire appel à un coach pour organiser la maison, il n’est pas contre », rigole-t-elle.
Jeter, cela s’apprend
Les personnes trop affectives peuvent, elles aussi, être tentées par un coach. Celles, par exemple, qui ont du mal à se séparer de la boîte à bijoux offerte par leur chérubin alors qu’il était en maternelle. Et qu’importe si cet objet d’art a été réalisé avec une boîte à camembert ou si le chérubin a aujourd’hui 35 ans et mesure 1,95 m. On ne jette pas !
« Mon métier, c’est 90 % d’écoute. Ensuite, on fait un état des lieux sur ce qui est vraiment jugé beau ou utile », répond Laure Dufourg, qui a créé la société Organizen. Aux sceptiques, cette ancienne documentaliste explique que son but « n’est pas seulement de ranger ou de trier, mais d’organiser un espace pour que le désordre ne réapparaisse plus. » Comme disait l’homme d’affaires Jean-René Fourtou (cela ne s’invente pas) : « Organiser, ce n’est pas remettre de l’ordre. C’est donner la vie… »
Pour un tel service (qu’Organizen propose aussi aux entreprises), il vous faudra débourser 150 € pour la première « visite-conseil puis 60 € de l’heure en fonction de la durée du chantier ». Si vous n’êtes pas convaincu, passez à l’huile de coude.
[via] Pierrick Baudais, ouest-france.fr