En ouvrant 13 nouvelles destinations dont 10 vers l’étranger, la compagnie nationale investit en force le tarmac de Marignane.
N’allez pas à Prague le 4 octobre prochain ! Vous paieriez 902 euros l’aller simple. Le lendemain, la facture tomberait à 50 euros. Il faudra s’habituer à ces tarifs doux pratiqués par Air France au départ de sa nouvelle base provençale ouverte officiellement début octobre (1). En ouvrant 13 nouvelles destinations dont 10 vers l’étranger, la compagnie nationale investit en force le tarmac de Marseille-Provence. Au total, 30 villes seront desservies, les plus lointaines étant Moscou, Beyrouth et Casablanca.
10% des billets seront vendus au prix plancher, 10% à 60 euros et encore 10% à 70 euros, soit un tiers des sièges à tarifs low cost pour des services que Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général, a promis hier de ne pas brader. Air France reste au terminal 1, n’ajoute aucun frais au tarif TTC (réservation en ligne, bagage en soute, café et journaux gratuits). La formule devrait attirer 40 % de clients supplémentaires, soit 1,3 million de passagers de plus sur Marseille.
À ce rythme, les appareils seront remplis à 70 % au moins. Le président de la Chambre de commerce, Jacques Pfister, au nom de la plateforme provençale, trouvait que ce lundi était « une très bonne journée ». À 100 euros de dépenses par jour en moyenne, chaque nouvel arrivant sur les pistes de Marignane sera le bienvenu. Comment font-ils sans plonger les comptes de l’entreprise dans le rouge ? En créant des bases dans quatre villes de province (Toulouse, Nice et Bordeaux en 2012).
Les avions dorment sur place avant des journées rallongées de 12 heures par jour au lieu de 8 pour la mécanique et pour les hommes (deux équipages se relaieront chaque jour). Escales express: une demi-heure. Pour accélérer le mouvement, les accès se feront probablement par l’avant et par l’arrière. Les pilotes voleront davantage: ils seront moins payés de l’heure mais gagneront plus chaque mois (le SNPL, leur syndicat majoritaire est d’accord).
La direction d’Air France compte ainsi inciter 400 navigants à s’installer à proximité de l’aéroport (2). Faute de consensus général, les personnels devront être volontaires. Mises bout à bout, les économies représentent 15%. « Et nous ne demanderons pas aux passagers de nettoyer les avions » comme la presse anglo-saxonne l’a mentionné. N’empêche: des conteneurs de recyclage « papier » seront « proposés » à ceux qui quittent le bord.
(1) Ces tarifs étaient toutefois impossibles à vérifier hier sur www.airfrance.fr, « le service des réservations étant momentanément indisponible »…
(2) À l’échelon régional, Air France passera en 2012 de 1600 à 2500 salariés basés en Paca.
[via] Patrice Maggio, laprovence.com