Imaginez un bracelet que vous créez en 3D sur votre ordinateur. Et que vous pourriez « imprimer » en volume, en résine ou plastique, en trente minutes… pour le porter ensuite.
N’imaginez plus. C’est possible chez soi, et pas seulement dans le monde industriel où une telle technologie est utilisée sur des machines coûtant autour de 15 000 €.
À l’occasion de sa manifestation LABtoLAB, jusqu’à ce soir à Nantes, l’association nantaise Ping en fait la démonstration avec la Reprap (Replicating rapid protyper). Cette machine a été fabriquée par ses soins pour environ 500 €. Certes rustique, elle fonctionne à merveille, déposant de la matière là où une imprimante traditionnelle dépose un jet d’encre.
La Reprap peut créer, en vrai, des objets que vous modélisez en 3D sur votre ordinateur !
C’est le passage de la création numérique à la fabrication numérique. Et une révolution, mais pas forcément où on l’imagine. Son concepteur, Adrian Bower, en 2006, a d’abord imaginé la Reprap comme un instrument pour permettre à chacun de se réapproprier des moyens de production.
« Elle a été utilisée par exemple en Inde pour faire des pièces pour les tracteurs, raconte Julien Bellanger, de Ping. En Afghanistan, pour reproduire des composants manquants pour développer Internet. C’est encore un voisin, ici, qui a pu refaire la pièce qui lui manquait pour sa vieille meuleuse. La démarche est écolo et citoyenne. Plutôt que jeter, on répare et on fait soi-même. Et un jeune designer peut « prototyper » une petite idée. Aussi important que l’apparition du micro-ordinateur dans les années 1980 ! », augure ce militant associatif, qui met sa bécane à la disposition de jeunes artistes, de ses adhérents…
Inscrite dans un mouvement de logiciel libre, d’échange de savoirs, Ping invite chacun a en fabriquer. Car, autre particularité, la Reprap a été conçue pour se répliquer elle-même. Elle peut imprimer ses propres pièces.
Contact : pingbase.net, fablab.fr ou labtolab.org.
[via] Véronique Escolano, ouest-france.fr