France – En 2012, des villes interdites aux véhicules polluants
Elles sont huit, en France, à s’être portées volontaires pour cette expérimentation. Les véhicules les plus anciens y seront bannis, afin de réduire la pollution de l’air.
Huit villes volontaires (voir carte) vont expérimenter les « zapa » à partir de l’année prochaine. Ces « zones d’actions prioritaires pour l’air », issues du Grenelle de l’environnement, seront établies pour au moins trois ans.
Sur la base des normes européennes qui limitent les rejets polluants des véhicules, le ministère de l’Écologie a défini un classement du plus (A) au moins (D) polluant pour chaque catégorie (voiture, deux-roues, poids lourds).
Chaque agglomération déterminera le périmètre et décidera quelles catégories de véhicules y sont interdites. « On souhaite une démarche volontaire et progressive, c’est un système qui se veut ni punitif ni contraignant », expliquait, hier, Nathalie Kosciusko-Morizet, aux premières Assises nationales de la qualité de l’air. La ministre de l’Écologie espère même que ces zones seront « des moyens de redynamiser les centres-villes ».
Déjà 180 villes en Europe
En Europe, des « zones de faibles émissions » existent déjà dans 180 villes, dont Stockholm, pionnière en 1996, Londres, Copenhague, Prague, Berlin. Selon Joëlle Colosio, de l’Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie (Ademe), la mise en place de ces zones n’a pas entraîné « une disparition de la pollution, mais une vraie diminution ».
Le bilan 2010 de la qualité de l’air en France révèle « une tendance à la baisse pour plusieurs polluants, indique la ministre de l’Écologie. Mais on reste très inquiets pour les particules PM10 (inférieures à 10 micromètres), sur lesquelles on a du mal à agir ». L’an dernier, quinze agglomérations de plus de 100 000 habitants ont été touchées par des dépassements des valeurs limites de particules dans l’air (contre 26 en 2007).
Le projet fait débat, les véhicules les plus anciens étant les premiers concernés. Certains, comme Franck Marlin, député UMP d’Étampes (Essonne) déplorent que « comme toujours, ce sont les plus pauvres qui vont payer la note ».
Les véhicules sur la sellette : les deux-roues, tricycles, quads mis en circulation avant le 1er juillet 2004. Les voitures particulières mises en circulation avant le 1er octobre 1997. Pour les utilitaires légers : ceux mis en circulation avant le 1er octobre 1997 (classe 1) et avant le 1er octobre 1998 (classes 2 et 3). Les poids lourds, bus, autocars mis en circulation avant le 1er octobre 2001.
[via] ouest-france.fr