France – Des lycéens plutôt café que cantine
Moins de quinze minutes que la cloche a sonné. Une douzaine de lycéens a déjà investi le Galion, l’un des cafés de la vieille ville de Saint-Malo. Chaque midi, durant la pause déjeuner, c’est le même cérémonial. En quelques minutes, le bar se remplit de jeunes. Le créneau est serré : de midi à 13 h 30, l’heure de la prochaine cloche.
Sur un coin de table, Florian Le Monnier, 19 ans, découpe un saucisson sur une planche en bois. Une baguette de pain accompagne ce festin. Un peu plus loin, ses camarades sont arrivés avec un kebab-frites, tandis que Marine Bunouf et Claire Leost, 18 ans, engloutissent un sandwich fromage-jambon. « Le sandwich tous les jours, c’est pas top, reconnaissent les deux élèves de terminale, on essaie de varier. » Argument qui servira à rassurer les parents.
Le tout dans un budget qui tient entre 20 et 30 € par semaine. Plutôt confortable. Mais pas de quoi faire des folies non plus. Anne-Charlotte Cauville, 19 ans, a tous les tarifs en tête : « Il faut compter 2,50 € pour un jambon-beurre ; 5 € pour un kebab-frites ; 4 € pour un plat préparé chez le traiteur, genre quiche, pizza ou chausson. »
Le Coca, petite folie
En moyenne, chaque lycéen dépense environ 6 € par déjeuner. 7 € avec le café. Pas question de squatter le bar sans consommer. « Il ne nous viendrait pas à l’idée de le faire », assure Louis Pinta, élève de terminale. Sur les tables, presque toujours la même chose : un sirop à l’eau. 1,60 € la douloureuse… « Quand on s’offre une petite folie, c’est le Coca à 2,60 €. » Jamais d’alcool (pour les majeurs). Choix du patron, Laurent Cavarrec : « Ils retournent en cours après. »
Ces lycéens dépenseraient 4,80 € au self ; un peu moins à la cafétéria de leur lycée pour un sandwich ou un panini. Mais ils n’y ont jamais mis les pieds depuis la rentrée. Pas à leur goût. « Manger en dehors du lycée permet de faire une vraie coupure. » Pour Louis, c’est surtout « pour éviter l’attente à la cantine. Et puis, dans un café, on est au calme. On peut lire les journaux, faire les mots fléchés. C’est tout de même plus sympa. »
Mais attention, pas question de choisir n’importe quel établissement. Le lieu doit être « agréable », de préférence avec terrasse, « pour les fumeurs ». La sympathie du patron est un plus. « Ce sont eux qui nous choisissent plutôt que l’inverse », considère Laurent Cavarrec.
Enfin, le café doit être une annexe pour un groupe de potes ; pas pour tout le bahut. « Et mélanger les générations, c’est encore mieux », ajoute Anne-Charlotte. Le temps passe, mais le café des années lycées ne change pas.
[via] Stéphanie Bazylak, ouest-france.fr